Ah, les transports en Inde ! J’en avais des images plutôt épiques. Des embouteillages s’étendant sur des kilomètres, des klaxons qui rythment le tempo de toute une ville, des trains bourrés de passagers jusqu’aux toits, des rickshaw qui se faufilent entre les voitures en dépit du bon sens, des bus et camions aux couleurs psychédéliques, et un nuage de pollution atmosphérique pour décorer le tout.
Et j’ai été servie :) Quelque part, ça collait à mes stéréotypes, et d’un autre côté c’était suffisamment ordonné pour que le « chaos indien » ne me paraisse pas si terrible que ça. Au programme de nos deux semaines : les « autos » (sorte de rickshaw-moto), les bus sans fenêtres, les trains couchettes… et nos pieds. Beaucoup :)
Je me rappelle être semi-horrifiée la première fois que j’ai aperçu le bus qui allait nous emmener de Kochi à Alleppey. Un truc un peu brinquebalant, avec un siège 2 places à gauche, un siège 3 places à droite, un nombre incalculable d’humains au milieu, et pas de fenêtres. La première fois qu’il a plu, j’ai bien cru qu’on allait mourir noyés, jusqu’à ce que de part et d’autre du bus, les « volets » ont commencé à tomber. En fait, chaque fenêtre dispose d’un volet en accordéon qu’on plie et qu’on attache avec un bout en métal. Lorsqu’il pleut, le bus entier est plongé dans le noir, à l’exception du pare-brise. Surréaliste… Mais le bus reste au final mon moyen de transport préféré : le vent dans les cheveux, un peu de brume parfois, des mémés encastrées dans ton épaule, des sièges trop rapprochés pour pouvoir allonger ses jambes. Et puis aussi des pauses casse-croûtes/toilettes quasi-inexistantes : ça rend la vie plus intrépide ;)
Le train, on nous en parlait avec des récits d’horreur : bondés, remplis de pickpockets, faites-gaffe-à-vos-sacs, toujours en retard, trop chauds, trop lents, trop etc. Et au final, j’ai vraiment trippé ! C’était vraiment pas cher (de l’ordre de 1€ pour 2 heures de trajet), pas si bondé que ça, et avec des jolis paysages. Les vendeurs à la sauvette qui passent aux stations ou au gré du voyage. Les gens qui dorment à droite et à gauche : ces trains font en fait des parcours de centaines de kilomètres, parfois jusqu’à 50 heures de trajet je crois (Kochi – New Delhi ?), donc il y a ceux qui sont là pour un bout et ceux qui ne font que passer. Heureusement, on a jamais fait plus de 4 heures, et ça a toujours été parfait :)
Les autos, LE mode de transport en ville. C’est une banquette attachée à un devant de moto et le tout recouvert d’une coque en dur. Petit, rapide, pratique. Il faut savoir marchander, évidemment, mais on peut facilement en louer une (et son chauffeur) à la journée pour visiter toute une ville sans se ruiner :) Après, dans les endroits touristiques, ils ont une tendance à te demander un peu trop souvent si tu veux pas faire un tour. Et à te dire « On peut s’arrêter dans ce magasin ? Vous faites semblant de regarder 5 minutes, mais vous n’avez rien besoin d’acheter. Si j’amène des clients potentiels, ils me donnent un coupon d’essence. » Au début, on dit oui. A la quatrième fois, on dit non, on est un peu pressé :p
Et puis il y a les transports dans les « backwaters », l’ensemble de rivières-canaux-lacs qui longe la côte du Kérala dans les terres. Là, la vie rythme avec les bateaux, du plus petit au plus énorme (on parle de 4 chambres avec air-conditionné pour transporter les touristes…)